
Le marché immobilier français aborde 2025 dans un contexte de transition après une période de forte activité suivie d’un net ralentissement. Qu’en est-il de la situation actuelle des prix et des transactions ? Quelles sont les prévisions à court terme d’ici fin 2025 et les perspectives à l’horizon 2027 ? Enfin, quels conseils d’investissement en tirer en termes de choix géographiques et stratégiques (achat ou location) ? Voici une analyse détaillée du marché immobilier résidentiel en France avec des prévisions immobilières jusqu’en 2027.
Situation actuelle du marché immobilier en France (2025)-mmobilier en France
Après plusieurs années de hausse ininterrompue, le marché immobilier a marqué le pas en 2023. Le volume des ventes de logements anciens a fortement chuté (environ -22 % en un an, avec 869 000 ventes en 2023 contre 1,12 million en 2022) sous l’effet de la baisse de la demande et du resserrement du crédit . Cette chute d’activité s’est accompagnée d’un repli des prix de l’ordre de -4 à -7 % en moyenne nationale sur un an . La correction a été particulièrement notable dans les grandes villes les plus chères : par exemple, les prix à Paris ont reculé d’environ -6 % sur l’année 2024 pour tomber sous la barre symbolique des 10 000 € le m². D’autres métropoles naguère très dynamiques, comme Bordeaux ou Lyon, ont connu des baisses similaires. À l’inverse, certaines villes du sud (Nice, Marseille) ou de l’ouest (Nantes, Rennes) ont mieux résisté avec des évolutions plus modérées, voire stables. En zones rurales et villes moyennes, après l’euphorie post-Covid où les prix avaient bondi (+7,2 % en moyenne en 2020-2022) , on observe désormais une stabilisation et même de légères baisses locales depuis 2023. Ainsi, en ce début 2025, la plupart des marchés locaux français connaissent un atterrissage en douceur des prix immobiliers, mettant fin à la flambée généralisée des années précédentes.
Sur le front de l’offre et de la demande, le marché est devenu plus hésitant. Le nombre de transactions a atteint son plus bas niveau depuis 2015 avec environ 775 000 ventes en 2024, en recul de 12 % par rapport à 2023 . Cette contraction de la demande s’explique par la remontée brutale des taux d’intérêt et des conditions d’emprunt plus strictes. Les candidats acquéreurs sont moins nombreux ou voient leur capacité de financement diminuer, tandis que certains vendeurs préfèrent différer la mise en vente de leur bien plutôt que de baisser leur prix. En conséquence, le pouvoir de négociation s’est rééquilibré en faveur des acheteurs : dans de nombreuses villes, les biens restent plus longtemps sur le marché et des marges de négociation de 5 à 10 % réapparaissent . Les vendeurs les plus pressés – notamment les propriétaires de passoires thermiques cherchant à s’en séparer avant les nouvelles interdictions – ont dû consentir à des rabais, tandis que d’autres propriétaires plus patients reportent leur projet de vente en attendant des jours meilleurs . L’offre de logements à vendre s’est donc fragmentée entre biens « sans défaut » toujours recherchés, et biens énergivores ou surévalués qui peinent à trouver preneur.
Plusieurs facteurs conjoncturels ont pesé sur le marché. D’une part, la politique monétaire restrictive pour juguler l’inflation a entraîné une forte hausse des taux de crédit immobilier : le taux moyen est passé de ~1 % en 2021 à plus de 3,8 % fin 2024 . Cette hausse historique du coût de l’emprunt a rogné le pouvoir d’achat immobilier des ménages (environ -20 % de budget en moins pour un même revenu). Parallèlement, l’inflation générale élevée jusqu’en 2023 (+5 à +6 % annuels) a diminué le revenu disponible pour épargner ou investir, tout en augmentant les coûts de construction. La conjoncture économique incertaine (crise énergétique, guerre en Ukraine, etc.) a également entamé la confiance des ménages . D’autre part, les conditions d’octroi de crédit se sont durcies : outre les taux élevés, les banques appliquent strictement le plafond d’endettement de 35 % et exigent des apports personnels plus conséquents, excluant une partie des primo-accédants. « Les difficultés croissantes d’accès au crédit immobilier se font clairement ressentir sur le nombre de transactions » note la FNAIM . En somme, début 2025, le marché résidentiel français se caractérise par des prix en léger repli ou stabilisés, un volume de ventes réduit, et un attentisme prudent lié aux incertitudes économiques et financières.
Prévisions à court terme (jusqu’à 2025)-mmobilier en France
Malgré la phase de correction récente, les professionnels entrevoient une stabilisation du marché immobilier français en 2025. La plupart des analyses anticipent en effet une fin de baisse et même une légère reprise des prix à horizon fin 2025. D’après le Conseil Supérieur du Notariat, l’année 2024 pourrait se solder par une évolution des prix proche de +2,3 %, suivie de +2 % en 2025 . Ce scénario optimiste repose sur l’hypothèse d’une reprise modérée de la demande. En effet, après plus d’un an de paralysie, certains acheteurs reviennent progressivement sur le marché, encouragés par des prix devenus plus abordables et par la perspective d’un assouplissement des taux d’intérêt. Depuis fin 2024, on observe effectivement un début de détente sur les crédits immobiliers : le taux moyen, qui avait culminé autour de 4,2 %, est retombé autour de 3,9 % début 2025 . S’il reste bien au-dessus des niveaux exceptionnels de 2020-2021, ce reflux progressif du coût de l’emprunt, combiné au ralentissement de l’inflation, redonne un peu de confiance aux ménages. Certains indicateurs avancés, comme la hausse du nombre de compromis de vente signés à l’automne 2024 (+27 % en septembre au sein d’un grand réseau) , laissent présager un frémissement de l’activité transactionnelle au printemps 2025. On s’attend donc plutôt à une stabilisation des prix immobiliers en 2025, voire de faibles hausses localisées, qu’à une nouvelle baisse généralisée.
Du côté du marché locatif, la pression devrait rester forte à court terme. De nombreux ménages qui diffèrent leur achat se reportent sur la location, alimentant la demande locative dans les métropoles et les zones d’emploi dynamiques. Par ailleurs, l’entrée en vigueur au 1er janvier 2025 de l’interdiction de mise en location des logements classés G au DPE (très énergivores) risque de réduire l’offre disponible sur le parc locatif privé . Cette tension offre-demande soutient les loyers, même si leur augmentation reste encadrée par la loi. En 2023, la hausse moyenne des loyers constatée était d’environ +1,7 % sur un an – un niveau inférieur à l’inflation, en partie grâce au plafonnement de l’IRL à +3,5 % (« bouclier loyer ») prolongé jusqu’à mi-2024 . Pour 2024-2025, on peut s’attendre à des loyers en légère augmentation, de l’ordre de +2 à +3 % par an, surtout dans les grandes villes où la demande excède l’offre (Paris, Lyon, Bordeaux…). À Paris par exemple, malgré l’encadrement des loyers, la raréfaction des petites surfaces et le retour des étudiants ont entraîné des hausses sur les nouveaux baux. Globalement, le marché locatif restera tendu tant que l’accession à la propriété restera difficile pour une partie des ménages.
Les politiques économiques et fiscales actuelles devraient également influencer le financement immobilier à court terme. Le gouvernement a prorogé certaines mesures de soutien à l’accession : le Prêt à Taux Zéro (PTZ) est prolongé jusqu’en 2027, ciblé dorénavant sur les logements neufs en collectif dans les zones tendues . Ce PTZ recentré continue d’aider les primo-accédants modestes, même si son champ d’application est réduit. En revanche, le dispositif d’investissement locatif Pinel, qui offrait une réduction d’impôts en contrepartie de l’achat d’un logement neuf à louer, vit sa dernière année en 2024 et sera supprimé fin décembre . Sa disparition pourrait ralentir un peu le marché du neuf en 2025, en l’absence de mécanisme fiscal équivalent (un dispositif Pinel rénové pourrait toutefois voir le jour pour 2025, ce point restant incertain dans les arbitrages budgétaires). Du côté de la Banque Centrale Européenne, une pause – voire un léger recul – des taux directeurs n’est pas exclue fin 2024 si l’inflation revient vers la cible des 2 %. Certains experts tablent ainsi sur une poursuite de la décrue des taux d’emprunt immobilier en 2025, avec pourquoi pas un retour vers 3 % sur 20 ans . D’autres analystes demeurent plus prudents, anticipant une stabilisation des taux autour de 3,5-4 % sur 2025 . Quoi qu’il en soit, la phase la plus aiguë de la remontée des taux semble passée, ce qui devrait redonner progressivement du souffle au crédit immobilier. Les banques, dont les marges s’améliorent grâce à des taux plus hauts, pourraient aussi assouplir légèrement leurs critères et accroître les volumes de prêts accordés .
Opportunités et risques à court terme pour les acheteurs et investisseurs : Pour les acquéreurs, la période actuelle offre des opportunités d’achat inédites depuis longtemps. Le ralentissement du marché replace les acheteurs en position de force pour négocier les prix , notamment sur des biens affichés depuis plusieurs mois. De plus, les corrections enregistrées dans certaines villes rendent à nouveau accessibles des secteurs qui étaient hors de portée il y a peu. Par exemple, à Bordeaux et Rennes, la baisse des prix de respectivement 6,5 % et 4,3 % en un an, combinée à une hausse des loyers de +2 à +3 %, a amélioré la rentabilité locative pour d’éventuels investisseurs . Certains profils d’investisseurs y voient l’occasion de revenir sur le marché de l’immobilier locatif dans des villes où le rapport prix/loyer redevient intéressant. À court terme, on peut ainsi cibler des biens décotés (par ex. logements énergivores à rénover, ou appartements sans extérieur dont la cote a baissé) afin de réaliser une plus-value après travaux ou de bénéficier d’un meilleur rendement locatif une fois le bien remis aux normes. Cependant, des risques subsistent. Si la conjoncture économique venait à se dégrader (reprise de l’inflation, choc financier…), le marché immobilier pourrait stagner plus longtemps que prévu, immobilisant le capital des nouveaux propriétaires. Le niveau élevé des taux implique également un coût d’emprunt alourdi : un acheteur en 2025 paiera des mensualités nettement supérieures à celles de 2021 pour le même montant emprunté, ce qui peut peser sur son budget et sa capacité d’endettement future. Il y a donc un pari sur la baisse des taux dans les années à venir pour éventuellement renégocier son crédit. Enfin, les investisseurs doivent composer avec un environnement réglementaire contraignant (encadrement des loyers dans certaines villes, obligations de rénovation énergétique) qui peut affecter la rentabilité nette. En synthèse, 2025 pourrait marquer le tournant du cycle immobilier : ceux qui achètent dans les prochains trimestres pourraient bénéficier des prix corrigés et d’une marge de négociation, à condition d’avoir une vision de long terme et de sélectionner rigoureusement les biens (emplacement, qualité énergétique) pour se prémunir des aléas.
Prévisions à moyen terme (jusqu’à 2027)-mmobilier en France
À moyen terme, d’ici 2027, les perspectives du marché résidentiel français dépendront en grande partie de l’évolution des conditions macroéconomiques et des politiques publiques du logement. Dans un scénario central post-crise inflationniste, on peut anticiper une relative stabilisation de l’environnement économique : une inflation maîtrisée autour de 2 %, des taux d’intérêt redevenus normaux (ni ultra-bas comme en 2019, ni prohibitifs comme en 2023, mais autour de 2,5-3,5 %), et une croissance modeste du PIB. Dans ce contexte, le marché immobilier reprendrait progressivement son souffle sans pour autant retrouver l’euphorie des années 2017-2021. Les prix devraient évoluer modérément à la hausse, en phase avec les revenus des ménages. Les notaires de France projettent ainsi des augmentations annuelles moyennes de l’ordre de +2 % en 2025 et +1,9 % en 2026 , tendance qui pourrait se prolonger en 2027 si les taux de crédit refluent légèrement et que la demande latente se concrétise. Concrètement, les prix de l’immobilier en France en 2027 pourraient se situer quelques pourcents au-dessus de leurs niveaux de 2023, sans atteindre de nouveaux sommets extravagants. Il s’agirait d’une croissance raisonnée, soutenable, et contrastée selon les territoires : les zones dynamiques et bien pourvues en emplois repartiraient à la hausse, tandis que les secteurs en déclin économique resteraient en stagnation voire en légère baisse en termes réels. L’écart entre les marchés « prime » (emplacements recherchés, biens haut de gamme) et les marchés secondaires pourrait se creuser, le premier attirant de nouveau acheteurs et investisseurs, le second peinant à retrouver un souffle. Il est également probable qu’après 2025, le volume de transactions remonte par rapport au creux de 2023-2024, car de nombreux projets d’achat retardés vont finir par se réaliser une fois les conditions de financement un peu meilleures et la confiance revenue. On ne retrouvera peut-être pas 1 million de ventes par an immédiatement, mais un niveau autour de 900 000 transactions annuelles à horizon 2026-2027 semble envisageable si les taux redescendent en dessous de 3 % et que le chômage reste contenu.
Un enjeu majeur pour le moyen terme sera la relance de la construction de logements. Actuellement, le secteur du neuf traverse une crise sans précédent : en 2023, les ventes de logements neufs ont chuté d’environ -30 % en Île-de-France et de -8 % au niveau national , et les permis de construire délivrés se sont effondrés (-23 % en 2023) . Moins de 280 000 logements ont été mis en chantier sur 12 mois fin 2023, soit une baisse de 21,5 % par rapport à l’année précédente – bien loin des 400 000 annuels nécessaires pour répondre à la formation des ménages. Si rien n’est fait, ce déficit de constructions neuves pourrait entraîner à moyen terme une pénurie de logements dans certaines régions, exerçant une pression haussière sur les prix de l’ancien et les loyers. Conscient de cette bombe à retardement, l’État a annoncé en 2023 un « plan de crise du logement » avec plusieurs mesures pour stimuler l’offre . Parmi celles-ci, la mobilisation de la Caisse des dépôts et d’Action Logement pour racheter jusqu’à 50 000 logements neufs invendus auprès des promoteurs , afin de leur redonner de la liquidité et éviter des faillites dans la promotion immobilière. Le PTZ 2024-2027 a été maintenu (bien que ciblé, comme évoqué plus haut) pour soutenir l’accession à la propriété . Le Gouvernement mise aussi sur la transformation de bureaux vacants en logements et la libération de foncier public. Malgré tout, les professionnels alertent sur un risque de « trou d’air » de la construction jusqu’en 2025-2026, le temps que les mises en chantier repartent. En 2025, un nouvel élan pourrait venir d’une baisse même modérée des taux d’intérêt, qui redonnerait vie aux projets des promoteurs et des acquéreurs de neuf. De plus, des ajustements réglementaires sont attendus : allègement de certaines normes de construction pour réduire les coûts, éventuelle reconduction d’un dispositif fiscal incitatif pour l’investissement locatif (successeur du Pinel) ou création d’un prêt à taux zéro vert pour l’achat de logements performants énergétiquement. À l’horizon 2027, on peut espérer une amélioration de la construction neuve, avec un niveau de mises en chantier remontant progressivement vers 350 000 par an. Cela resterait en deçà des besoins, mais suffisant pour éviter une crise aiguë de l’offre. Si ces efforts de relance du neuf se concrétisent, ils contribueront à stabiliser le marché et à offrir davantage de choix aux ménages (logements neufs plus verts, accession élargie). En revanche, si la construction demeure atone jusqu’en 2027, les tensions sur le parc existant pourraient refaire surface et alimenter une nouvelle hausse des prix des logements disponibles.
Un autre facteur structurant du marché immobilier sur 2025-2027 sera la transition écologique et les nouvelles réglementations énergétiques. Le secteur du bâtiment est en pleine mutation pour s’aligner sur les objectifs climatiques, ce qui impacte directement le résidentiel. Premièrement, l’application progressive de la loi Climat et Résilience transforme le marché locatif : depuis 2025, les logements classés G au diagnostic de performance énergétique (DPE) sont interdits à la location, et il en sera de même pour les logements classés F en 2028 puis E en 2034 . Cette « mise hors marché » forcée de centaines de milliers de logements énergivores impose aux propriétaires bailleurs des rénovations thermiques massives sous peine de vacance forcée. À court terme, on observe déjà une décote sur le prix de vente des passoires thermiques, mais à moyen terme, ces biens soit auront été rénovés (et remis en location), soit auront changé de statut (vendus à des occupants, démolis/reconstruits, etc.). La performance énergétique des logements deviendra un critère de plus en plus déterminant de leur valeur. On peut s’attendre d’ici 2027 à un accroissement de l’écart de prix entre les logements « vertueux » (bien isolés, sobres en énergie) et ceux qui restent à rénover. Les acheteurs et locataires seront de plus en plus sensibles aux étiquettes DPE, d’autant que le coût de l’énergie demeure élevé. Deuxièmement, la réglementation des nouvelles constructions (RE2020) impose désormais des normes environnementales plus strictes (matériaux bas-carbone, meilleure isolation, etc.). Cela renchérit un peu les coûts de construction, mais garantit des bâtiments neufs très économes en énergie. Ainsi, le neuf post-2025 offrira un niveau de qualité environnementale supérieur, ce qui pourra justifier en partie son écart de prix avec l’ancien. Troisièmement, les pouvoirs publics renforcent les aides à la rénovation : le dispositif MaPrimeRénov’ devrait être amplifié et simplifié pour encourager les travaux d’isolation, chauffage propre, etc., y compris dans les copropriétés . D’ici 2027, on pourrait voir émerger un véritable marché de la rénovation énergétique, soutenu par des subventions et des prêts verts, qui créerait de l’activité économique et moderniserait progressivement le parc immobilier existant. L’ensemble de ces évolutions fait que le parc résidentiel français en 2027 sera plus « vert » qu’en 2023 : un nombre croissant de logements auront fait l’objet d’améliorations (double vitrage, pompes à chaleur, isolation extérieure…), et les logements neufs BBC (bâtiment basse consommation) se seront multipliés. Cette transition écologique, incontournable, aura un impact sur les prix : les biens conformes aux nouvelles normes se vendront mieux et plus cher, tandis que les logements obsolètes risquent de subir une décote s’ils ne sont pas remis à niveau. Enfin, on notera que l’urbanisme futur vise le zéro artificialisation nette (ZAN) des sols, ce qui limitera l’étalement urbain. Cela poussera à densifier les zones déjà urbanisées (extensions de villes moyennes, rénovation de friches industrielles en logements…) plutôt qu’à construire des pavillons en rase campagne. À l’horizon 2027, on peut donc s’attendre à ce que les grandes agglomérations et leurs périphéries restent au cœur de la demande, tandis que les zones très éloignées sans bassins d’emploi souffriront d’un moindre attrait malgré le télétravail. En synthèse, les tendances de moyen terme du marché immobilier français devraient être marquées par un retour graduel à l’équilibre après la secousse de 2023, avec des prix en légère hausse, un volume de transactions en reprise et un secteur du logement mis au défi de se réinventer face aux impératifs environnementaux et sociaux.
Conclusions et recommandations d’investissement
En conclusion, le marché immobilier résidentiel en France d’ici 2027 devrait sortir progressivement de son cycle baissier pour retrouver un nouveau souffle, sous le signe de la prudence et de la transformation. Les investisseurs et acheteurs potentiels peuvent tirer quelques enseignements et axes stratégiques de cette analyse :
Quelles villes et régions offrent les meilleures perspectives ?
Toutes les régions ne profiteront pas de la reprise de la même manière. D’après les tendances récentes, plusieurs villes de taille moyenne dynamiques offrent aujourd’hui de belles perspectives d’évolution. Par exemple, Bordeaux, Nantes, Rennes ou Montpellier ressortent comme des marchés attractifs pour l’investissement locatif en 2024-2025 . Ces villes, autrefois pénalisées par des prix élevés, ont vu leurs valeurs corrigées ces derniers mois (ex : -6,5 % à Bordeaux en un an ) tandis que la demande locative y reste soutenue par l’attractivité économique, les universités et la qualité de vie. Leur rentabilité locative s’est donc améliorée, ce qui en fait des cibles privilégiées pour un achat en vue de louer. D’une manière générale, les métropoles régionales ayant un tissu d’emplois diversifié et une croissance démographique positive (Toulouse, Lyon, Lille, Strasbourg…) demeureront des placements solides à moyen terme – même si certaines ont connu un passage à vide en 2023, leur potentiel à long terme reste intact grâce à la demande structurelle. À Paris et en Île-de-France, la situation est contrastée : le prix au m² y est très élevé, et la récente baisse à Paris intramuros (-6,7 % en 2024) pourrait inciter certains à saisir l’occasion. Les communes franciliennes en développement, notamment celles desservies par les nouveaux projets du Grand Paris Express, représentent un pari intéressant – par exemple des villes comme Saint-Denis, Clichy, Villejuif ou Massy, où l’arrivée de nouvelles infrastructures de transport va doper l’attrait résidentiel. Toutefois, il convient d’y être sélectif sur le quartier et la qualité du bien. En périphérie des grandes villes, les secteurs pavillonnaires recherchés (couronnes de Bordeaux, de Nantes, arrière-pays niçois, etc.) conserveront une bonne demande de la part des familles en quête d’espace. Enfin, certaines zones littorales et ensoleillées (Pays basque, Bassin d’Arcachon, littoral méditerranéen) ont vu un afflux de nouveaux habitants ces dernières années ; ces marchés de villégiature, bien que volatils, devraient rester orientés à la hausse à long terme compte tenu de leur attrait « plaisir » et de la rareté du foncier. En résumé, les régions offrant les meilleures perspectives combinent dynamisme économique, démographie favorable et cadre de vie attractif. Un investisseur avisé privilégiera ces zones “premium” où la demande est solide, tout en profitant encore des ajustements de prix récents pour entrer sur le marché à un niveau intéressant.
Acheter ou louer : quelle est la meilleure option dans le contexte actuel ?
Le choix entre acheter ou louer dépend bien sûr de la situation personnelle de chacun, mais on peut dégager quelques éléments du contexte actuel. Après la correction de 2023-2024, les candidats à l’achat bénéficient désormais de prix plus abordables et d’une marge de négociation accrue – ce qui milite en faveur de l’achat pour qui a un projet résidentiel stable sur plusieurs années. De plus, acheter en 2025 permet potentiellement de verrouiller un taux fixe avant une éventuelle nouvelle baisse des taux : si les taux d’emprunt diminuent d’ici 2-3 ans, l’acheteur pourra faire racheter son crédit à un taux inférieur, optimisant ainsi son financement sur le long terme. En d’autres termes, acheter maintenant peut permettre de profiter du creux du cycle immobilier (prix modérés) tout en ayant la possibilité d’alléger son coût de crédit plus tard. Par ailleurs, devenir propriétaire offre une protection contre l’augmentation future des loyers et assure la constitution d’un patrimoine, ce qui reste une valeur refuge appréciée des Français.
Néanmoins, la location garde des atouts dans le contexte actuel pour certains profils. Tout d’abord, les taux de crédit, bien qu’en légère baisse, restent hauts (~4 %) et renchérissent le coût total d’un achat immobilier. Pour un ménage qui n’a pas nécessairement vocation à rester longtemps dans la même ville ou qui dispose d’un apport limité, il peut être prudent de rester locataire encore 1 à 2 ans, le temps que le marché se stabilise complètement. Louer permet de garder de la flexibilité et d’éviter les frais d’achat (frais de notaire, travaux) dans un marché incertain. De plus, l’État ayant plafonné la hausse de l’IRL à 3,5 % jusqu’à début 2024, les hausses de loyers sont contenues et le reste devraient le demeurer tant que l’inflation reste modérée . Dans certaines grandes villes, la comparaison loyers/prix demeure en faveur de la location à court terme : par exemple, à Paris ou Lyon, le niveau élevé des prix fait qu’il est souvent moins onéreux de se loger en location chaque mois que de rembourser un emprunt équivalent (sans compter les charges de propriété). Ainsi, la meilleure option entre acheter ou louer dépendra du horizon de temps et de la capacité financière. Si l’on se projette au moins 5 à 7 ans dans le même logement et qu’on dispose des fonds nécessaires (apport suffisant, capacité d’emprunt), acheter en 2025 peut s’avérer judicieux pour capitaliser sur la baisse des prix récente. En revanche, pour une situation professionnelle ou familiale incertaine à moyen terme, ou en l’absence d’apport, rester locataire en profitant d’un loyer maîtrisé peut être préférable, en attendant des jours plus propices (par exemple, une détente franche des taux vers 2025-2026 qui redonnerait de l’air aux primo-accédants). Notons enfin que des solutions intermédiaires existent, comme l’accession progressive (location-accession, bail réel solidaire) qui peut concilier les deux approches.
Quelles tendances domineront le marché immobilier résidentiel en France ?
D’ici 2027, plusieurs tendances structurelles devraient dominer le marché immobilier résidentiel en France. Tout d’abord, comme évoqué, la dimension écologique sera de plus en plus au cœur des décisions : le critère énergétique deviendra primordial dans les transactions, entraînant une bipolarisation du marché entre logements « verts » bien notés (qui se vendront rapidement et cher) et logements « bruns » à rénover (qui subiront une décote ou nécessiteront des travaux préalables à la vente). Les investisseurs s’orienteront préférentiellement vers des biens déjà rénovés ou intégreront le coût de la remise aux normes dans leur plan d’affaires. Ensuite, après une décennie 2010 caractérisée par des taux extrêmement bas, la nouvelle normalité du marché sera des taux d’intérêt modérés (autour de 3 %). Cela signifie que les capacités d’emprunt resteront un peu plus limitées qu’auparavant, induisant une hausse des prix plus mesurée à l’avenir. La solvabilité des ménages redeviendra l’élément régulateur : on ne devrait plus revoir de flambées spéculatives tant que les banques maintiennent des critères d’octroi prudents et que les taux ne redescendent pas sous 2 %. On peut donc s’attendre à une hausse contenue des prix immobiliers sur la période, globalement alignée avec l’inflation et la croissance des revenus, évitant ainsi la formation d’une bulle. Par ailleurs, le marché devra s’adapter aux évolutions sociétales : le vieillissement de la population va accroître la demande de logements adaptés (résidences seniors, appartements accessibles) tandis que les jeunes actifs privilégient la mobilité et pourraient retarder leur premier achat. La tendance au télétravail et à la flexibilité du lieu de vie pourrait perdurer, continuant à bénéficier aux villes moyennes bien connectées (Angers, Dijon, Orléans…) au détriment en partie des hypercentres onéreux. Toutefois, on observe aussi un retour vers les centres urbains après la pandémie, notamment chez les étudiants et jeunes diplômés, ce qui devrait soutenir les marchés locatifs urbains.
Enfin, on verra sans doute la montée en puissance de nouvelles formes d’habitat et d’investissement. Le coliving, les résidences services, l’habitat participatif ou l’investissement fractionné (via des plateformes) pourraient gagner du terrain, même si cela restera marginal par rapport au marché classique. L’État, de son côté, pourrait intervenir plus activement pour garantir le droit au logement : production accrue de logements sociaux (objectif de 110 000 par an en 2024) , aides à la rénovation amplifiées, voire mise en place d’un encadrement des loyers élargi si les loyers de marché devenaient trop élevés. Toutes ces mesures viseraient à équilibrer le marché et à éviter qu’il ne devienne trop spéculatif ou inabordable pour les classes moyennes. En somme, le paysage immobilier français à l’horizon 2027 sera façonné par la recherche d’un nouvel équilibre : équilibrer offre et demande après le choc de 2023, équilibrer construction neuve et rénovation de l’ancien, équilibrer performance économique et exigence écologique. Pour les investisseurs immobiliers, les maîtres-mots seront sélectivité (bien choisir emplacement et qualité du bien) et adaptabilité (intégrer les évolutions réglementaires et sociétales). Le marché français restera une valeur sûre sur le long terme, mais dominé par des tendances de fond plus rationnelles et durables que lors de la décennie passée.
- Tendances du marché immobilier en 2024 : chiffres clés et perspectives pour 2025
- URL : www.immobilier.notaires.fr
- Description : Une analyse officielle des notaires de France sur les tendances actuelles et les prévisions, utile pour étayer vos projections jusqu’en 2027.
- Marché immobilier : de la stagnation à la reprise, les prévisions pour 2025
- URL : monimmeuble.com
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- Le marché de l’immobilier de logements : étude, tendances, prévisions
- URL : www.xerfi.com
- Description : Une étude approfondie de Xerfi Precepta sur le marché résidentiel français, avec des prévisions jusqu’à 2026, idéale pour une analyse prospective.